La Porsche 996
La Porsche 911 Type 996 est sans doute la voiture qui représente l’un des plus grands exploits automobiles : celui-d’avoir fait perdurer un mythe automobile en le ré-écrivant de A à Z ! Première 911 à refroidir son moteur à l’eau, son plus grand tort est peut-être d’avoir surclassé à tous points de vue les précédents modèles, car les chiffres parlent d’eux même : 175.000 exemplaires de Porsche 996 vendus entre 1998 et 2005 (7 ans) contre seulement 68.000 exemplaires de 993 entre 1993 et 1998 (5 ans). Plus puissante, plus rapide, plus sûre, plus économe en carburant, moins onéreuse en entretien, plus confortable, plus spacieuse … la 996 est non seulement la 911 du renouveau commercial de Porsche, mais aussi la 911 qui a fait entrer la marque dans le XXIeme siècle !
La 996 : deux voitures en une
Présentée en 1997, la 996 reste une authentique 911 avec des performances de premier plan. Son flat-six de 3,4 l développe 300 chevaux dans sa première déclinaison, pour ensuite disposer de 320 chevaux en 2001, avec son moteur porté à 3,6 litres. Mais son confort, son silence, ses équipements la font entrer dans le monde des GT, ces bolides destinés à avaler les kilomètres à des vitesses inavouables, dans le confort et le style d’une ligne sportive…
Outre les ultra sportives GT3 et Turbo, la 996 est ainsi déclinée en coupé, cabriolet, 2 ou 4 roues motrices, boîte manuelle ou automatique, Carrera 4S et Targa…
Performante et fiable
Avec une vitesse de pointe de 280 km/h et un 0 à 100 km/h avalé en 5,2 secondes, la Porsche 996 offre des performances dignes des supercars des années 80 ! Mais l’entretien se révèle moins onéreux et la fiabilité est au rendez-vous. Ainsi, il n’est pas rare de voir une 996 dépasser les 300.000 km ! Ce modèle n’usurpe donc pas la réputation de Porsche. La baisse de poids (1320 kg) permet de grappiller de l’agilité tandis que la cylindrée « modeste » de 3.4 permet de tomber sous les 10 litres en conduite tranquille grâce aussi à une plage d’utilisation beaucoup mieux remplie et un couple maxi conséquent de 350 Nm à 4600 tr/mn là où une 993 en 3.8 nécessitait de tourner à 5.000 trs pour offrir la même valeur
Moteur
Le moteur de la 996 est entièrement nouveau et ne possède aucune pièce commune avec les précédentes générations. Normes antipollution et sonores obligent, Porsche n’avait pas d’autre choix que de chemiser son moteur pour notamment le rendre moins bruyant et lui garantir une plage de température de fonctionnement plus restreinte. L’enjeu de la conception de ce tout nouveau moteur était également d’abaisser les cours de fabrication et de maintenance, à travers différentes innovations, comme l’utilisation d’un carter logé sous le moteur et non plus une bâche à huile séparée. La nouvelle mécanique refroidie par eau s’appuie sur des culasses à 4 soupapes, une injection indirecte séquentielle multipoint Motronic et un déphaseur de distribution Variocam.
Une des grandes controverses autour de la Porsche 996 réside dans une supposée faiblesse d’un roulement de l’arbre intermédiaire entrainant les chaines de distribution, guidé par un palier coté avant et par un roulement scellé coté arrière. Ce dernier roulement aurait tendance à lâcher, entraînant une casse moteur par décalage de la distribution et choc entre pistons et soupapes. Il est très difficile de faire la part des choses, en l’absence de statistiques précises sur ce point. Ensuite, la 996 s’étant vendue à plus du double d’exemplaires que la 993, il est impossible de comparer les chiffres de casses moteur. Il ne faut pas non plus occulter la « dramatisation » du problème orchestré par les fabricants de kits de « fiabilisation » trouvant un super débouché commercial dans la vente de kits « roulement IMS ». La mécanique de la 996 reste globalement fiable, solide … mais pas incassable. Il convient donc de l’entretenir soigneusement et notamment de ne pas lésiner sur les vidanges.
Au volant
Ici encore, la 996 ne faillit pas à la réputation de la marque. Les ajustements sont soignés, les plastiques vieillissent bien avec le temps et les cuirs sont de bonne qualité (surtout en version « cuir souple »). L’équipement est luxueux, garnissage cuir intégral, chargeur CD, GPS, sièges chauffants et à mémoire, climatisations automatique, régulateur de vitesse, feux Xénon … font faire un bond en avant à la 911 en terme de vie à bord. Ajoutons quelques aides électroniques, un échappement à sonorité modulable ou un Sound-system Bose parmi les dizaines d’options disponibles qui permettent de faire de la 996 une véritable GT luxueuse.
Sur la route, le comportement de la 996 est moins typé « pilotage » que toutes ses devancières. Les radiateurs d’eau situés devant les roues avant permettent de ré-équilibrer la répartition des masses. La 996 devient plus simple à conduire, plus facile et aussi plus rassurante pour le néophyte. Cerise sur le gâteau, le confort de roulement est sans comparaison avec celui des vénérables 911 « à air ». Tout en étant plus performante, la 996 offre également un meilleur confort que ses devancières ce dont personne ne se plaindra lorsqu’il faudra faire de long trajets.
Conclusion
La Porsche 996 est une voiture fiable, dénuée d’erreurs de conception (roulement IMS excepté) et abordable. Même si elle ne fait pas l’unanimité auprès des « historiques » de la marque, la 996 a donné un réel coup de vieux aux Carrera 993 et plus encore aux 964… en faisant entrer la 911 dans le XXIème siècle. Les nombreuses variantes sont toutes attirantes, chacune ayant un caractère bien spécifique. Les Carrera 3.4 des premiers millésimes deviendront assurément auprès de collectionneurs les porte-étendard de cette nouvelle génération de 911 (997,991 …) dont le succès ne se dément pas !